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L’avenir de l’héliport de Paris en question

Il y a longtemps que les pouvoirs publics entretiennent une incertitude inconfortable sur l’avenir de l’héliport de Paris après 2024, à l’échéance de la concession attribuée au groupe ADP.

En faisant valoir l’importance de cette infrastructure pour la desserte de la capitale, les services de l’Etat ont jusqu’ici semblé privilégier la continuité après cette échéance. La réunion convoquée le 27 mai dernier par le directeur général de l’aviation civile a fait ressortir que des tractations avaient été conduites avec la municipalité pour décider de l’avenir de l’héliport de Paris dans un sens qui n’est plus compatible avec cette continuité. En fait, à aucun moment, les instances représentatives de la profession, les exploitants basés et les propriétaires de hangars n’ont été consultés ni informés des dispositions réelles que l’on se préparait à leur présenter.

La seule information qui leur avait été donnée datait de 2019. Elle est illustrée par le plan suivant qui pouvait d’autant plus rencontrer leur adhésion que le projet était présenté comme une option à long terme, à mettre en œuvre dans le cadre du renouvellement de la concession et quand les véhicules de nouvelle mobilité urbaine verticale auraient atteint une maturité exploitable.

Aujourd’hui, plusieurs réunions se sont tenues à l’initiative de la DGAC et du groupe ADP pour tenter d’organiser la mutation du site en fonction des dispositions qui ont été présentés aux usagers de l’héliport. Ce travail n’a pas permis de faire avancer le projet vers un compromis compatible avec le maintien réaliste d’une activité commerciale. Tel qu’il se présente en effet, le site futur ne prévoirait plus que quelques plots de stationnement pour permettre une desserte aérienne ponctuelle sans possibilité pour les exploitants du secteur commercial d’y être basé, y compris pour les hélicoptères qu’ils opèrent pour les missions médicale urgentes. Tout au plus, les installations de la sécurité civile seraient préservées dans des limites qui restent à définir. Une aire dédiée aux opérations des taxi aériens électriques est aussi évoquée. Cette dernière disposition ne peut de toute façon pas être précisée par la force des choses, puisque les technologies assez matures pour envisager une exploitation réaliste sont encore en devenir.

D’autre part, pour autant que la Mairie de Paris soit effectivement disposée à se conformer aux exigences de sécurité nécessaires à l’activité aéronautique, elle devra s’interdire de réaménager les surfaces qui lui auront été restituées. On peut alors légitimement se demander pourquoi il serait si important pour la municipalité de mettre en œuvre ce projet, si ce n’est peut-être afin de rendre l’exploitation du site assez contrainte pour qu’il n’y soit plus possible d’y exercer une activité rentable.

Dans ce contexte, la volonté de l’Etat exprimée par la DGAC lors de plusieurs réunions, de pas grever de servitudes aéronautiques les zones restituées à la Mairie et les abords de l’héliport, n’a pas évolué. Elle n’est donc en aucun cas compatible avec une quelconque volonté de maintenir le site ouvert de façon pérenne à la circulation aérienne publique, même avec un accès restreint.

L’Union Française de l’Hélicoptère et les associations qu’elle regroupe, en particulier le SNEH, ont décidé de s’investir dans les négociations avec pour objectif d’obtenir une évolution de ce projet pour que l’héliport continue à offrir des conditions d’exploitation réalistes et conformes aux respect des exigences de sécurité et de sûreté.

En outre, une association indépendante de l’UFH s’est constituée pour regrouper les personnes qui estiment de leur intérêt de s’opposer à l’ensemble du projet par la voie judiciaire.

Enfin, il convient de noter l’installation d’un vertiport le parking côté sud (face à la tour de contrôle) que l’on prévoit de mettre en service lors des Jeux Olympiques semble toujours d’actualité, en dépit des oppositions exprimées par les instances municipales et des incertitudes croissantes sur la validation des performances et du niveau de sécurité des EVTOLs pressentis pour y opérer. 

 

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