« Emploi de l’hélicoptère pour le tournage des émissions de télévision »
Cas général et problématique spécifique de « La carte au Trésor ».
Les exploitants qui fournissent les vols nécessaires au tournage de l’émission, les autorités qui étudient leur déroulement et en approuvent l’exécution, les pilotes et mécaniciens qui les assurent, sont les mêmes qui sont impliqués dans l’ensemble des services héliportés de travail aérien, de surveillance et d’assistance.
Face aux besoins d’urgence en cas de catastrophe naturelle ou violente, il est souvent nécessaire de disposer d’hélicoptères disponibles pour être mobilisés rapidement aux côtés des moyens de l’Etat, et d’équipes entraînées à les mettre en œuvre. Pour ce faire, il faut pouvoir entretenir le matériel et les compétences, explorer les possibilités rarement mises en œuvre des hélicoptères, et ce à des coûts acceptables. Cela suppose de les employer de façon régulière dans d’autres contextes que la seule urgence.
Il est indispensable qu’un Hélicoptère se pose régulièrement dans le parc d’un château classé, dans l’environnement immédiat d’un site naturel, dans le centre-ville d’une agglomération, ou encore à proximité d’une école. A défaut ni les exploitants ni les autorités n’entretiendront l’expérience nécessaire à la préparation et à la mise en œuvre sure de l’hélicoptère en cas d’urgence. Lorsqu’il faudra le faire dans une situation de secours ou d’intervention impérieuse de préservation, ce sera la première fois qu’on le fera. La mission sera alors conduite sans qu’aucune expérience préalable n’ait été menée dans un contexte apaisé, et la prise de risques sera équivalente à celle d’une opération militaire.
Un très grand nombre de tournages et de reportages ont recours à l’hélicoptère, souvent de façon plus intensive que sur la Carte au Trésor. Le Tour de France est un bon exemple, mais c’est loin d’être le seul, et même les professionnels de l’image les plus engagés sur le développement durable, reconnaissent qu’il ne serait pas possible de s’en passer. L’émission « la Carte au Trésor » ne se singularise vraiment que par le fait de mettre l’hélicoptère en avant au lieu de le cacher.
Rappelons que la devise de l’Union Française de l’Hélicoptère est
« Pour qu’il puisse venir vous aider un jour, l’hélicoptère doit pouvoir voler tous les jours »
On peut ajouter qu’il doit pouvoir le faire dans tous les secteurs ou l’on peut avoir besoin de lui.
Le faire dans le cadre d’une émission de télévision populaire qui illustre l’attractivité de nos régions et leur richesse culturelle, plutôt que de devoir régulièrement organiser des vols sans autre objectif que l’élargissement du champ de compétence des opérateurs, semble procéder d’une optimisation qui mériterait plutôt d’être saluée. L’émission représente par ailleurs une illustration précieuse du savoir faire maîtrisé par la filière française de l’hélicoptère, dont l’industrie tient un leadership mondial rarement mis en valeur auprès du public.