UFH – EDITORIAL
Bonjour à tous
La dernière synthèse de l’année est traditionnellement l’occasion pour l’UFH de présenter ses vœux à l’ensemble des destinataires de ses publications.Si nous avons choisi d’illustrer le changement d’année avec l’héliport de Paris à la rencontre de ses voisins, c’est parce que la fin de l’année 2024 coïncidera avec des échéances fondamentales pour son avenir. Il est assiégé depuis longtemps par des opposants aux motivations qui ont évoluées à mesure qu’il fallait verdir les projets d’utilisations alternatives du site. La fin de l’année prochaine risque fort de voir l’assaut final apporter une conclusion inappropriée à la desserte efficace de Paris par hélicoptère, et prématurée quant à la mise en œuvre de la nouvelle mobilité verticale. S’il est bien sûr indispensable de conduire les tests nécessaires pour faire avancer le concept EVTOL, il semble légitime de se demander s’il n’est pas prématuré d’impliquer un gestionnaire d’infrastructure majeur dans un projet qui à court terme, relèvera très probablement moins d’une exploitation pratique que d’une timide expérimentation. Et même dans ce cadre, il faut bien mesurer le chemin restant à parcourir entre un vol de quelques minutes à 300 pieds, et la montée vers 1500 à 2000 pieds pour engager un transit urbain. Les débats qui se sont tenus lors du dernier Rotorcraft & VTOL symposium organisé par l’EASA à Madrid à l’occasion du salon European Rotors ont bien fait ressortir les points importants restant à régler au regard des performances actuellement démontrées avant de pouvoir dépasser le stade de l’autorisation de vol provisoire sous laisser-passer. Remplacer comme l’a proposé un porteur de projet EVTOL, la réserve d’autonomie à prévoir pour assumer un retard lié à la gestion du trafic ou pour assurer un déroutement, par un concept basé sur les performances, est une idée qui peut sans doute s’étudier. Mais avant de se lancer au-dessus de Paris, il faudra quand même en faire d’abord certifier les principes. Si au-dessus de la campagne cela peut se concevoir sans trop de difficultés, la certification d’une procédure alternative crédible à la réserve de temps de vol à l’arrivée pourrait bien tourner à la gageure dans le cadre d’un survol urbain. L’UFH rejoint Monsieur Arkwright sur le constat que les voilures tournantes classiques sont différentes des nouveaux véhicules de mobilité verticale. Leurs vertus environnementales semblent les seules vrais performances dont ces derniers peuvent se prévaloir. Il est en revanche difficile d’entrevoir quand on pourra les regarder comme des solutions alternatives pour assurer les services rendus par les hélicoptères. Bien qu’il soit hasardeux de comparer le destin d’un appareil de transport militaire avec un projet EVTOL, les mésaventures du convertible militaire V22 Opsray doivent nous inciter à la prudence envers les délais de mise au point des solutions atypiques. L’appareil est arrêté de vols depuis jeudi dernier après un quatorzième accident. Rappelons que sa conception a commencé en 1983. Il a volé en 1989 et est entré en service en 2007 au sein de trois des composantes de l’armée américaine. Le discours tenu par Edward Arkwright et de ses collaborateurs sur ce dossier est en outre préoccupant sur un autre plan. En laissant entendre que le groupe ADP s’investit au côté d’un constructeur pour organiser l’exploitation commerciale en exclusivité de l’appareil proposé par ce dernier, le montage du projet pourrait être considéré par certains comme relevant d’un monopole exposé à la suspicion de conflit d’intérêt. Il convient de signaler que l’EASA a mis en place lundi dernier une plateforme d’échange en ligne sur le thème des drones et de la mobilité verticale innovante. La première version du hub « ‘Innovative Air Mobility (IAM) » se donne pour but de fournir une interface d’échanges transparente aux villes, régions, autorités nationales, opérateurs et industriels impliqués dans l’introduction de ces services de taxi aérien et de drones. La préparation de la nouvelle mobilité verticale est quoi qu’il en soit, un beau défi pour 2024 ! Prédire qu’une première phase concrète sera réalisable avant le printemps prochain afin d’accueillir les célébrations olympiques est une autre question. Bonnes fêtes de fin d’année à tous. |