Cliquez ici pour consulter les synthèses précédentes
EDITORIAL
L’union Française de l’Hélicoptère est heureuse de féliciter Christophe Rosset pour la Médaille de l’Aéronautique qui lui a été attribuée. Elle représente 33 ans au service du secteur commercial de la filière de l’hélicoptère au travers de son implication auprès du SNEH et des associations partenaires dans la défense de la voilure tournante professionnelle. A cette occasion, il nous livre ses réflexions sur le bilan et la situation actuelle de la filière.
—-
Lorsque j’ai reçu cette année la médaille de l’aéronautique , j’ai pensé à tous les pionniers, les passionnés qui ont fait et font tous les jours progresser notre aviation vers des aéronefs plus vertueux, les font voler et les entretiennent.
Je suis admiratif de leur travail et de leur abnégation tant les obstacles dressés devant eux et les entreprises sont nombreux.
En 33 ans d’activité dans ces métiers que sont le transport et le travail aérien, la formation et l’entretien d’hélicoptères, j’ai constaté un empilement insupportable de règlements, normes, une créativité débordante de nos administrations et autorités de tutelle pour complexifier les choses toujours au nom de la sécurité mais sans réellement s’interroger sur les conséquences et les résultats.
Aujourd’hui force est de constater que les seuls résultats probants sont la carence de mécaniciens, de responsables désignés, une augmentation exponentielle des charges et un découragement croissant des collaborateurs devant tant de perpétuels changements réglementaires et une charge administrative encore et toujours plus importante sous laquelle ils croulent.
Deux mondes cohabitent aujourd’hui celui de l’entreprise ou l’on doit chaque jour se battre pour sa pérennité et celui de ceux qui n’écoutent pas les professionnels, qui vous expliquent tout, vous jugent, vous sanctionnent dès lors que vous ne faites pas comme ils veulent.
Cette dérive constante ne rend pas l’aviation plus sûre car en écrasant les personnels et responsables sous le travail administratif et les audits on les empêche d’exercer leur fonction initiale
Souhaitons enfin une prise de conscience collective, une véritable pause réglementaire et un changement dans la surveillance des compagnies vers plutôt un accompagnement
Merci à tous ceux du monde des entreprises de la filière avec qui j’ai travaillé et je travaille au quotidien, cette médaille est aussi la vôtre et merci aux quelques personnes pragmatiques et de bon sens de nos autorités de tutelles qui écoutent et entendent les professionnels.
Christophe Rosset
Président du SNEH
Coprésident de l’UFH
—
Alors que l’on célébrait la semaine dernière le cinquantenaire du premier vol de l’AS 350 Ecureuil, le constat plutôt amer que Christophe Rosset dresse aujourd’hui, offre un contraste saisissant avec le leadership que les industriels européens de la voilure tournante parviennent à maintenir depuis plus de 70 ans.
Faut-il en effet rappeler que c’est à l’industrie française que l’on doit la première motorisation efficace d’un hélicoptère avec une turbine (SE-3130 /Artouste 1955), la mise au point du fenestron (1968), la maîtrise des moyeux rotors non articulés en trainée puis bearingless en composite (Starflex – 1973) et plus récemment, la mise au point de la pale Blue Edge du H 160.
D’autres constructeurs européens contribuent à cette success story comme Guimbal avec son Cabri G1 qui séduit par ses performances, ou Leonardo avec la structure tout composite du AW 09 et le tilt-rotor AW609 qui vient de passer une importante étape de ses essais.
—
Dans le même temps, la France, leader mondial de la construction aéronautique et en particulier de la voilure tournante, est en passe d’être privée de sa vitrine nationale d’excellence, avec la réduction drastique des capacités de l’héliport de Paris.
—
Ce bilan si contrasté laisse l’impression que les pouvoirs publics et les administrations n’ont pas vraiment à cœur de préserver les savoirs-faire de la filière, de faire fructifier ses succès, ni d’accompagner ses projets.
Du côté de l’European Helicopter Association
L’actualité des travaux réglementaires européens détaillée par la newsletter de l’EHA se rapporte cette semaine à :
- La NPA 2024-04 dont l’objet est de mettre à jour les méthodes de conformité au règlement 748/2012 – Part 21 certification initiale.
- La publication de l’opinion 05/2024 sur les modalités de modernisation des hélicoptères dont les réservoirs et les circuits de distribution de carburants ne sont pas résidents au feu (CRFS).
La prochaine réunion du comité d’harmonisation technique de l’EHA se tiendra lundi prochain. Sa tâche consiste à passer en revue l’actualité réglementaire européenne et à définir la stratégie à adopter par l’EHA pour la défense des intérêts de ses membres. La composition du THC est présentée par la newsletter et donne l’occasion de rappeler que chacun peut proposer sa candidature pour y contribuer en fonction de son domaine d’expertise.