Jeux Olympiques de Paris – premier bilan sur la circulation aérienne VFR
En temps normal, l’espace aérien français est déjà bien complexe pour les usagers circulant en VFR. Les dispositions provisoires adoptées pour assurer le contrôle du ciel à l’occasion des Jeux Olympiques y ont ajouté des restrictions temporaires évolutives. Celles-ci ont immanquablement provoqué quelques infractions commises le plus souvent par des pilotes entraînés par leurs habitudes, ou dont la préparation des vols aura manqué de précision. Comme le rappelle le long article publié cette semaine par AeroVFR, il n’y a pas lieu ni de les excuser ni de discuter de la pertinence des restrictions qu’ils n’ont pas correctement respectées. En revanche, les trois affaires détaillées dans cette publication mettent en lumière des comportements qu’il convient de dénoncer sur au moins deux aspects:
- Le traitement médiatique inexact et sensationnaliste de ces incidents par une partie de la presse grand-public.
- Le disparité de réactions des forces de l’ordre et de traitement des prolongements judiciaires face à des manquements comparables n’ayant semble-t-il eu aucune autre conséquence que le déclenchement d’une alerte.
Sécurité des vols
L’attention des membres du réseau ESPN-R a été appelée cette semaine, sur la publication de l’analyse d’un accident survenu en Grande Bretagne en 2022 lors de l’approche d’un hélicoptère sur une hélistation hospitalière. Ni l’appareil ni ses occupants n’ont subi de dommage. En revanche deux personnes qui circulaient sur le parking adjacent ont été gravement blessées par le souffle rotor et l’une d’entre elles en est décédée.
Le rapport d’enquête fait ressortir qu’il n’y a pas eu de manquement formel aux règles et procédures, mais plutôt que celles-ci n’étaient peut-être pas suffisamment précises ni correctement comprises par toutes les parties prenantes, et qu’elles comportaient quelques incohérences. Par exemple, l’appareil impliqué était un Sikorsky S 92 et l’hélistation aurait dû en toute rigueur être limitée aux appareils de moins de 5 tonnes du fait de sa configuration et de son environnement. Mais d’un autre côté, les infrastructures explicitement réservées aux opérations SAR/HEMS ne sont pas systématiquement concernées par certaines obligations au regard de la réglementation britannique. En outre, tous les appareils dédiés à ces missions sont supposés pouvoir accéder, quel que soit leur modèle, à toutes les infrastructures hospitalières au Royaume Uni.
Il est apparu que l’équipage était conscient des risques associés au souffle rotor pendant l’approche au-dessus d’un parking public, mais il était semble-t-il persuadé que des membres du personnel de l’hôpital étaient chargés de sécuriser les abords du site lorsque l’arrivée d’un hélicoptère était annoncée.
L’analyse de ce dramatique événement est riche d’enseignements à méditer pour améliorer la sécurité aux abords des infrastructures héliportuaires.
Sa parution (ici en anglais) donne l’occasion de rappeler que les représentants de la filière hélicoptère et ceux des administrations concernées auprès des instances de concertation avec les autorités municipales, ont à plusieurs reprises été traités de lobbyistes pour avoir émis des réserves sur le discours politique qui consiste à affirmer que l’on peut fermer les hélistations et les héliports urbains au motif qu’il suffirait de permettre aux appareils de se poser sur les terre-pleins et les parkings.
Du côté de l’industrie
Le bilan trimestriel des livraisons d’appareils neufs par les constructeurs adhérents du GAMA a été diffusé lundi dernier. Concernant les hélicoptères, il fait état de la livraison de 428 appareils depuis le début de l’année, dont 244 pour le seul deuxième trimestre. La répartition par constructeur et pas modèle est détaillée en pages 6 et 7 ici.
Instruction – Un peu de théorie présentée de façon originale
On peut se demander pourquoi une vidéo présentant les particularités d’un célèbre chasseur biplan de la première guerre mondiale mise en ligne la semaine dernière, a suscité l’intérêt des instructeurs du secteur hélicoptère actifs sur les réseaux sociaux anglo-saxons dédiés à la formation. Il se trouve que cet avion partage avec pas mal d’autres appareils de l’époque, la particularité d’être équipé d’un moteur rotatif en étoile dont le fonctionnement provoque des effets gyroscopiques importants à chaque changement de trajectoire.
La compréhension du phénomène et sa description précise ont contribué à permettre la mise au point des méthodes appropriées de contrôle des rotors, et donc à l’essor de la voilure tournante. Pour qui comprend l’anglais, cette vidéo (ici sur Youtube) développe le sujet de manière à la fois claire et détaillée. Son visionnage présente donc un intérêt certain pour ceux qui ont besoin d’appréhender la théorie des rotors.