Sécurité des vols
Le BEA a rendu les conclusions de son enquête sur l’accident survenu le 12 mai 2023 en travail aérien à un hélicoptère Schweizer 269. L’appareil a heurté une ligne électrique alors qu’il effectuait une mission de pulvérisation pour blanchir une serre agricole.
Le pilote a expliqué qu’il connaissait l’existence de cette ligne depuis la reconnaissance qu’il avait effectuée avant une précédente mission sur le même site, mais qu’il en avait oublié la présence.
Il a reconnu ne pas avoir procédé à une nouvelle reconnaissance du site avant son vol, en contradiction avec les procédures standard de la compagnie qui précisent qu’elle doit être systématique. Voir ici le compte-rendu complet.
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Une quasi collision entre un avion léger et un ULM en région parisienne a fait l’objet d’une analyse sous forme d’animation vidéo commentée qui est diffusée par le CNFAS avec le concours de la DGAC.
Outre l’étude de l’incident, ce clip rappelle le cadre légal de la déclaration des événements de sécurité, et des dispositions recommandées par rapport aux procédures réglementaires. Si l’incident se rapporte à des appareils à ailes fixes, ses circonstances rappellent l’accident survenu le 08 février dernier aux abords de l’aéroport de Chambéry.
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L’AAIB a publié un rapport d’enquête qui est sans doute l’un des premiers en Europe qui se rapporte à un accident qui implique un EVTOL en phase d’expérimentation. Alors que son constructeur procédait à un vol d’essai télépiloté, une pale de l’un des rotors de l’appareil s’est arrachée. Le déséquilibrage qui en est résulté a provoqué des défaillances structurelles. Le rapport évoque un défaut de collage entre le longeron et le profilé de la pale, survenu alors que l’un des objets du vol était de tester des solutions pour renforcer cet élément du rotor.
Nouvelle mobilité verticale
Le sommet Choose France 2024, destiné à promouvoir les investissements étrangers chez nous, a, comme on pouvait s’y attendre, donné lieu à des annonces en lien avec l’aéronautique. Ainsi, on évoque un investissement de 400 millions d’euros dans la région bordelaise pour implanter une usine de production du EVTOL Lillium. Celle-ci serait complémentaire au projet de site industriel allemand, avec pour objectif de produire 100 appareils par an, du modèle dont une maquette devrait être présentée à EBACE 2024 en fin de mois.
Les promoteurs de ce nouveau segment d’activité nous ont habitué à ces annonces très précoces alors que la solutions techniques restent à finaliser et les performances associées à définir avant d’engager une procédure de certification suffisamment complète pour envisager le survol urbain avec des passagers.
Il semble d’ailleurs que les précurseurs du concept EVTOL tel que l’emblématique VOLOCOPTER, commencent à ressentir les premiers effets de l’épuisement de l’enthousiasme des investisseurs. Aerobuzz en a fait le sujet de son dernier éditorial dominical.
Dans la presse
L’édition de dimanche dernier du magazine « Matin Dimanche« , comporte un article dédié au bilan préoccupant de sécurité des hélicoptères en Suisse. L’auteur donne la parole à plusieurs experts du secteur, qui sont reconnus au-delà des frontières de la confédération. Claude Vuichard, Patrick Fauchère du côté des pilotes instructeurs, Philippe Rentz pour l’approche juridique, Martin Candidas, le président de la SHA et Matin Stuki, son représentant auprès de l’European Helicopter Association, s’accordent à dénoncer l’accroissement de la charge administrative suscité par le cadre normatif européen, comme facteur contributif à la dégradation des compétences concrètes nécessaires au maintien d’un niveau optimal de sécurité. Cette analyse est loin d »être isolée. Il suffit de rappeler les éditoriaux publiés par l’UFH l’an dernier, le 26 avril et surtout le 14 novembre.
Au lieu de participer à l’amélioration concrète de la sécurité des vols, son impact pourrait-elle effectivement s’avérer au contraire accidentogène ? Les accidents dénombrés par l’article suisse pourraient bien faire partie des premiers signaux d’alerte des conséquences de l’approche réglementaire européenne inadaptée, qui est dénoncée depuis longtemps pour être devenue trop bureaucratique.
European Helicopter Association
La lettre d’information hebdomadaire de l’European Helicopter est disponible ici.
Cette semaine, l’EHA lance un appel à contribution pour fournir quelques exemples pratiques pour illustrer le fardeau administratif qui pèse sur les parties prenantes du vol vertical.
Les contributions peuvent être adressées à l’UFH. Nous n’avons pas besoin qu’elles soient mises en forme mais il faut qu’elles soient suffisamment documentées pour donner à vos représentants auprès de la R-Comm, les moyens de construire un dossier étayé avec des exemples précis des redondances, des incompatibilités avec les règles nationales et autres incohérences que le cadre réglementaire actuel impose.