Infrastructures en danger
Les informations délivrées aux usagers de l’héliport de Paris en début de semaine confirment les inquiétudes des exploitants.
Il y a maintenant près de deux ans que toute la profession confirme qu’il ne peut subsister de modèle économique viable sur l’héliport de Paris si le projet de restructuration qui leur est présenté est mis en œuvre. Il n’y a ni véritable consultation, ni aucune consultation sur la conduite du projet. Les professionnels n’ont jamais été conviés à débattre du problème avec les autorités à un niveau suffisant pour prendre la responsabilité des conséquences à court terme des décisions prises. Il en résulte un dialogue de sourds avec une administration qui se limite à encourager les professionnels à trouver des solutions pour faire perdurer leur activité.
Tout le monde s’accorde pourtant à reconnaître qu’en excluant toute activité commerciale basée, le déficit financier du fonctionnement du site ne saurait être contenu sans une augmentation drastique des taxes d’atterrissage et de stationnement.
Ainsi les appareils de la Sécurité Civile qui en étaient exemptés jusqu’ici, devront s’acquitter d’une taxe qui devrait alourdir le coût global de leurs interventions évalué à 80 € par mouvement. Ce sera même 120 € dans le cas des hélicoptères opérés au profit des SAMU, soit une multiplication par 4 de la grille tarifaire actuelle et encore, sous réserve de ne pas stationner plus d’une demi-heure avant de repartir. Pour l’instant, les premières 90 minutes de stationnement ne sont pas facturées. Si ce projet est mis en œuvre, l’impact de ces tarifications sur la gestion technique des impératifs médicaux ou des conditions météorologiques qui pourraient retarder le redécollage des appareils sanitaires, demandera à être précisé.
Pour les autres exploitants en transport public et en travail aérien, les tarifs annoncés correspondent à la multiplication par 7 de la taxation aéroportuaire appliquée à l’héliport de Paris. A ces dépenses, viendront s’ajouter au surcoût généré par une activité non basée, à savoir les vols de mise en place et de retour vers les bases extérieures après leurs missions. La clientèle à même d’accepter la multiplication du coût des prestations n’existe simplement pas.
La limitation drastique de la flexibilité des prestations que les exploitants pourraient assurer depuis l’héliport de Paris, rend de surcroît illusoire l’attractivité de ce genre d’offres.
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Pendant ce temps-là, à New York, la VAI et la NBAA encouragent leurs adhérents à exercer, avec des arguments comparables, toute la pression politique possible pour défendre le maintien de l’activité du West 30th Street Heliport sur l’Hudson River.
Sécurité des vols
CRFS aux Etats-Unis.
La base réglementaire adoptée le 5 avril dernier par l’administration américaine au sujet de l’obligation d’équiper progressivement les hélicoptères de systèmes de carburant résistant au feu (réservoirs et circuits) concernait uniquement les appareils construits après avril 2020. Cette option était jugée plus flexible et mieux adaptée aux réalités techniques et économiques des flottes en service que les dispositions initialement prévues en Europe.
Il est toutefois probable que la FAA soit poussée à rendre ces dispositions plus contraignantes. En effet, la » FAA Reauthorization Act for 2024« , qui est comparable à un plan stratégique voté par le Congrès, impose à l’administration des Etats Unis, de revoir sa copie sur ce sujet, en l’invitant à conduire une étude sur les accidents survenus entre 2016 et 2023 à même de faire ressortir le nombre de victimes que l’équipement CRFS aurait pu épargner.
Carnet gris
La communauté des personnes impliquées dans la promotion de la sécurité des vols a appris avec tristesse le décès accidentel de Paolo dal Pozzo, survenu samedi dernier sur l’aéroport de Preturo en Italie. Pilote d’hélicoptère de secours pour la société AVINCI, il était actif au sein du réseau ESPN-R, en s’étant fait connaître par la rédaction du livre Helicopter Pilots Survival Manual qui est une référence appréciée par les responsables SGS.
Selon les informations disponibles, Paolo Dal Pozza aurait été heurté par un camion de ravitaillement alors qu’il participait à la préparation d’un meeting aérien. Il avait 41 ans.
L’Union Française de l’Hélicoptère adresse ses plus sincères condoléances à ses proches et à ses collègues.Infos carrières – Pilote militaire
De par la fonction de l’UFH, de représentante du secteur hélicoptère en France, ses membres dirigeants sont souvent questionnés par les jeunes et leurs parents sur l’accès au métier de pilote militaire. Un bon moyen d’illustrer la réponse que l’on peut apporter peut être de signaler l’interview vidéo proposé par le magazine info 83, qui livre le témoignage d’un jeune capitaine, pilote au sein de l’ALAT.
Nouvelle mobilité urbaine
Airbus était au salon VIVATECH dédié aux technologies innovantes, qui s’est tenu la semaine dernière au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. A cette occasion, parmi les nombreuses innovations présentées par le groupe Airbus, le projet City Airbus était présenté par Blakiz Sharian, la présidente de Airbus UAM.
European Helicopter Association
Réglementation européenne
La newsletter de l’EHA se concentre cette semaine sur le résumé du contenu des 3 principales NPA en cours de consultation, dont l’objet est susceptible d’impacter le secteur hélicoptère:
- 2024-02 – mises à jour des règles d’opérations aériennes (règlement 965/2021 AIR-OPS)
- 2023-03 – mise à jour des CS -ETSO
- 2023-04 – amendements du règlement 748/2012 – certification initiale de navigabilité
Oliver Dismore rappelle que les commentaires et amendements proposés par l’EHA seront diffusés aux adhérents avant la date limite de publication. Dans l’intervalle, ces derniers sont invités à partager avec lui leurs observations sur ces projets de textes.