Transports à la demande : le grand écart du ministère
La semaine dernière, alors que le salon EBACE qui battait son plein, était perturbé par un groupe d’activistes, notre ministre des transports a fait plusieurs annonces en faveur de restrictions de l’offre de transport aérien. Ainsi, il semble accessible à l’idée d’étendre à 4 heures, le temps de trajet de référence pour interdire l’exploitation des lignes aériennes régionales en misant sur l’amélioration du réseau ferroviaire. Il se propose pour ce faire, de financer les coûts des travaux de modernisation du réseau en taxant le transport aérien dit « à haute contribution ».
Est-on d’ailleurs certain que l’amélioration du réseau ferroviaire soit si vertueuse que cela en terme environnemental?
Par exemple, pour empêcher que les racines de mauvaises herbes ne déstabilisent les voies ferrées en s’insinuant entre les cailloux de ballast, il faudra bien continuer à leur appliquer un traitement désherbant régulier. Et n’a-t-on pas entendu l’an dernier avancer la proposition d’étendre le désherbage à cinquante mètres au moins de part et d’autres des voies ferrées, voire plus dans les régions les plus exposées, après que les étincelles provoquées par la circulation des trains, aient été suspectées d’avoir provoqué deux départs d’incendies ? Quand bien même ce ne serait plus avec du glyphosate, il est douteux que ces traitements puissent faire appel à un procédé strictement neutre du point de vue environnemental qui réponde bien au souci de limiter l’artificialisation des sols.
En ce qui concerne le secteur de l’hélicoptère, la profession est la première à reconnaître que l’animation estivale du golfe de Saint Tropez et le trafic qu’elle génère, se sont développées de façon peu satisfaisante au fil des années. Mais aucune des propositions avancées par les opérateurs pour optimiser la desserte du site, n’a jamais été étudiée sérieusement pour organiser un trafic qui est avant tout la manifestation concrète de l’attractivité de notre pays pour le tourisme à haute contribution. Le ministre des transports a exprimé la volonté du gouvernement de réduire de 80 % le volume du trafic d’hélicoptère dans la presqu-île de Saint Tropez.
Mais comme le gouvernement reste conscient de la nécessité de soutenir les pôles d’excellence de l’industrie française, il a dans le même temps précisé qu’il reste hostile à l’interdiction des jets privés. On a par ailleurs beaucoup salué l’annonce à Genève de la commande ferme de 43 appareils de trois modèles différents de la gamme Airbus Helicopters par Air-Corporate pour l’Italie. Mais ce n’est bien sûr pas en encourageant l’industrie tout en limitant au maximum l’exploitation de sa production, que l’on peut aider une filière à investir pour assurer sa transition énergétique.
Du côté de l’industrie
La semaine dernière, alors que le salon EBACE qui battait son plein, était perturbé par un groupe d’activistes, notre ministre des transports a fait plusieurs annonces en faveur de restrictions de l’offre de transport aérien. Ainsi, il semble accessible à l’idée d’étendre à 4 heures, le temps de trajet de référence pour interdire l’exploitation des lignes aériennes régionales en misant sur l’amélioration du réseau ferroviaire. Il se propose pour ce faire, de financer les coûts des travaux de modernisation du réseau en taxant le transport aérien dit « à haute contribution ».
Est-on d’ailleurs certain que l’amélioration du réseau ferroviaire soit si vertueuse que cela en terme environnemental?
Par exemple, pour empêcher que les racines de mauvaises herbes ne déstabilisent les voies ferrées en s’insinuant entre les cailloux de ballast, il faudra bien continuer à leur appliquer un traitement désherbant régulier. Et n’a-t-on pas entendu l’an dernier avancer la proposition d’étendre le désherbage à cinquante mètres au moins de part et d’autres des voies ferrées, voire plus dans les régions les plus exposées, après que les étincelles provoquées par la circulation des trains, aient été suspectées d’avoir provoqué deux départs d’incendies ? Quand bien même ce ne serait plus avec du glyphosate, il est douteux que ces traitements puissent faire appel à un procédé strictement neutre du point de vue environnemental qui réponde bien au souci de limiter l’artificialisation des sols.
En ce qui concerne le secteur de l’hélicoptère, la profession est la première à reconnaître que l’animation estivale du golfe de Saint Tropez et le trafic qu’elle génère, se sont développées de façon peu satisfaisante au fil des années. Mais aucune des propositions avancées par les opérateurs pour optimiser la desserte du site, n’a jamais été étudiée sérieusement pour organiser un trafic qui est avant tout la manifestation concrète de l’attractivité de notre pays pour le tourisme à haute contribution. Le ministre des transports a exprimé la volonté du gouvernement de réduire de 80 % le volume du trafic d’hélicoptère dans la presqu-île de Saint Tropez.
Mais comme le gouvernement reste conscient de la nécessité de soutenir les pôles d’excellence de l’industrie française, il a dans le même temps précisé qu’il reste hostile à l’interdiction des jets privés. On a par ailleurs beaucoup salué l’annonce à Genève de la commande ferme de 43 appareils de trois modèles différents de la gamme Airbus Helicopters par Air-Corporate pour l’Italie. Mais ce n’est bien sûr pas en encourageant l’industrie tout en limitant au maximum l’exploitation de sa production, que l’on peut aider une filière à investir pour assurer sa transition énergétique.
Du côté de l’industrie
le GAMA a publié les chiffres de livraison d’appareils neufs pour le premier trimestre 2023
Sur un total de 209 hélicoptères livrés qui représente une augmentation de 49% par rapport à la même période de l’an dernier, le rapport en attribue 102 pour les trois constructeurs européens de la liste que sont Airbus Helicopters, Leonardo et Guimbal.
Sur un total de 209 hélicoptères livrés qui représente une augmentation de 49% par rapport à la même période de l’an dernier, le rapport en attribue 102 pour les trois constructeurs européens de la liste que sont Airbus Helicopters, Leonardo et Guimbal.
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L’avancement du projet d’hélicoptère moyen de nouvelle génération lancé en 2020 par l’OTAN sous la désignation NGRC (New Generation Rotorcraft Capability), a été présenté par plusieurs médias cette semaine. L’objectif est de concevoir et produire l’hélicoptère de manœuvre moyen de nouvelle génération, pour épauler, puis succéder au NH 90 Caïman. Un consortium industriel multinational doit être institué pour conduire ce projet. Il sera constitué à partir d’une coopération Airbus Helicopters – Leonardo inspirée de celle de NH industrie. La plupart des analystes espèrent que la complexité de l’organisation et la diversité des besoins à satisfaire en fonction des missions et des caractéristiques des pays participants, ne reproduiront pas difficultés éprouvées par le développement du NH 90. En revanche, certains se prennent à rêver de voir cette collaboration aboutir à un aéronef réellement novateur qui tirerait parti des projets Racer et NextGen Tili rotor des deux constructeurs européens.
L’avancement du projet d’hélicoptère moyen de nouvelle génération lancé en 2020 par l’OTAN sous la désignation NGRC (New Generation Rotorcraft Capability), a été présenté par plusieurs médias cette semaine. L’objectif est de concevoir et produire l’hélicoptère de manœuvre moyen de nouvelle génération, pour épauler, puis succéder au NH 90 Caïman. Un consortium industriel multinational doit être institué pour conduire ce projet. Il sera constitué à partir d’une coopération Airbus Helicopters – Leonardo inspirée de celle de NH industrie. La plupart des analystes espèrent que la complexité de l’organisation et la diversité des besoins à satisfaire en fonction des missions et des caractéristiques des pays participants, ne reproduiront pas difficultés éprouvées par le développement du NH 90. En revanche, certains se prennent à rêver de voir cette collaboration aboutir à un aéronef réellement novateur qui tirerait parti des projets Racer et NextGen Tili rotor des deux constructeurs européens.
Pénurie de compétences : aux USA aussi
La newsletter vidéo publiée par la HAI sous la désignation VFR – Viola Flight Report, évoque ce mois-ci le problème de pénurie de pilotes et de mécaniciens dont souffre le secteur aux Etats Unis, au point de commencer à avoir des conséquences sur les capacité à maintenir la disponibilité des exploitants qui assurent des services d’alerte. La HAI a institué un groupe de travail constitué de 18 spécialistes bénévoles pour étudier les raisons pour lesquelles la filière peine à attirer les talents et à les retenir. Parmi les premières actions conduites, on relève le programme Mil2Civ – military toward civil, qui a pour tâche de promouvoir les solutions qui facilitent le passage à la vie civile des militaires qui disposent des compétences nécessaires.
La newsletter vidéo publiée par la HAI sous la désignation VFR – Viola Flight Report, évoque ce mois-ci le problème de pénurie de pilotes et de mécaniciens dont souffre le secteur aux Etats Unis, au point de commencer à avoir des conséquences sur les capacité à maintenir la disponibilité des exploitants qui assurent des services d’alerte. La HAI a institué un groupe de travail constitué de 18 spécialistes bénévoles pour étudier les raisons pour lesquelles la filière peine à attirer les talents et à les retenir. Parmi les premières actions conduites, on relève le programme Mil2Civ – military toward civil, qui a pour tâche de promouvoir les solutions qui facilitent le passage à la vie civile des militaires qui disposent des compétences nécessaires.